Je trouve un peu de temps pour vous faire part de découvertes faites il y a déjà un petit moment dans les registres de Maure-de-Bretagne, en Ille-et-Vilaine.
Pour replacer le contexte: en 1749, le sieur Gilles Hyacinthe GOUGEON est alors curé (= vicaire, en Bretagne) de la paroisse de Maure et achève un travail remarquable de dépouillement des registres paroissiaux sur un siècle pour l'établissement d'une table des baptêmes (1648-1748). A cette occasion, il ajoute une note en fin de chaque registre (essentiellement ceux postérieurs à 1700) récapitulant le nombre d'actes recensés.
Si ces annotations ne vont généralement pas plus loin, les années 1709 et 1710 font exception ! Car depuis 1707, le recteur (= curé en Bretagne) de la paroisse était un certain Mathurin CHEVRÉ dont le minimalisme aura, je pense, exaspéré plus d'un généalogiste faisant ses recherches sur cette paroisse: actes très succincts, semblant avoir été rédigés dans la hâte, certains actes de sépultures probablement jamais retranscris... Un style tranchant avec la rigueur de ses prédécesseurs. Et cela n'a pas échappé à notre Père GOUGEON qui, 40 ans plus tard, laisse quelques commentaires déplaisants sur ce monsieur:

https://archives-en-ligne.ille-et-vilaine.fr/thot_internet/ark:/49933/thtt1g1jzpvf/220986/16

https://archives-en-ligne.ille-et-vilaine.fr/thot_internet/ark:/49933/thtt1g1jzpwt/220987/20
Monsieur CHEVRÉ ne restera (heureusement ?) pas en poste à Maure très longtemps et cèdera sa place dès 1712 à l'éphémère Gabriel SEVIN qui résignera très vite en faveur de Michel SEVIN la même année. Cette valse des recteurs n'a visiblement pas été du goût du sieur GOUGEON qui se fend d'un nouveau commentaire sur cette situation, jugeant douteuses les motivations des protagonistes et peut-être préjudiciables au bon fonctionnement de la paroisse:

https://archives-en-ligne.ille-et-vilaine.fr/thot_internet/ark:/49933/thtt1g1jzpzk/220989/20
Au passage, il faut signaler la note introductive à la fameuse table de baptême qui déplore la pratique courante qu'avaient certains paroissiens de baptiser leurs enfants dans les églises voisines, et qui représentait un manque à gagner non négligeable pour les recteurs par les subsides issus de la délivrance d'extraits: https://archives-en-ligne.ille-et-vilaine.fr/thot_internet/ark:/49933/thtxd2549c0f/221093/2
Ailleurs, le curé GOUGEON attribue cette faute à la négligence ou la trop grande souplesse de certains de ses prédécesseurs; il faudra attendre les années 1740 pour que cette pratique soit définitivement bannie de Maure et les familles contraintes d'amener leurs nouveaux nés à leur église paroissiale.