Mention surprenante après un acte de Sépulture

[sraux34]

Bonjour,
en relevant un acte de Sépulture d'un de mes aïeux, j'ai relevé en dessous de l'acte une information qui semble y être lié sans que cela soit très clair pour moi. L'acte date de 1738 et provient de la commune de Tressé (Ille et Vilaine).
Je vous joins la photo de l'acte et la retranscription que j'en ai faite :

"Honorable Homme Jean BRIAND des Touches décédé le 27 aout 1738 a été inhumé dans l'église le 29 en présence de Julien, Bertrand BRIAND ses enfants, Françoise BRIAND sa soeur, Patrice FAUVEL, Charles LOISEL du Bourg et plusieurs autres. Il était âgé d'environ 72 ans.
(signatures Julien PITREL, Jan BRIAND fils, G. GRUENAIS DUGAU?)
Le devoir? de la terre qui en soixante quatre a été mis par le trou dans le coffre par Julien BRIAND, le dit argent commun à tous les héritiers devant nous sous signants. (signatures Joseph FLAUD recteur, G.GRUENAIS DUGAU?)
Savez vous si ce genre de mention est courante ou pas?

En vous remerciant par avance

Sébastien RAUX

[jeremd00]

Bonsoir,

Je lis plutôt:
"Le droit de la terre qui est soixante-quatre sols a été mis par le trou dans le coffre par Julien BRIAND, le dit argent commun à tous les héritiers, devant nous soussignants..."

Il s'agit simplement de la somme versée par la famille pour procéder à l'inhumation, car ce n'était pas gratuit (le "droit de la terre").
Dans certains registres, vous pourrez parfois trouver cette somme simplement apposée en marge de l'acte.

[sraux34]

"Bon sang mais c'est bien sûr !" comme dirait l'autre...
Merci pour cette rectification, c'est la première fois que je rencontre ce genre de mention sur un acte de sépulture. Est-ce que vous auriez une idée de ce qui pourrait justifier cette particularité?

[jeremd00]

Difficile de formuler une réponse certaine mais la précision a pu être ajoutée cette fois car la somme pour l'enterrement a peut-être été versée de façon inhabituelle, directement au coffre par le fils du défunt, sans intermédiaire mais à la vue des personnes présentes (dont le recteur).

Des actes que j'ai pu lire qui faisaient mention de l'opération (en Ille-et-Vilaine également), il me semble que la famille transmettait la somme au fossoyeur et/ou aux trésoriers de la paroisse. Si cela a été fait différemment ici, la mention du recteur avait peut-être pour objectif de certifier que le paiement avait bien été fait, quoique différemment de l'usage.

[sraux34]

Merci pour ces informations

[dbassanobarat]

Je remarque qu'il s'agit d'une inhumation à l'intérieur de l'église d'un homme qualifié d'honorable,sous l'ancien régime vers 1730.

Je ne sais si la coutume du lieu peut expliquer cela, mais dans les Landes (coutume de Saint-Sever), le "droit de sépulture" était très codifié, seuls pouvaient être enterrés dans l'église, les "maîtres" de maison "voisines" que ce soient des maisons nobles ou des maisons roturières. Le droit était attribué à la "maison" c'est à dire à la famille et pouvait être compris comme une sorte "d'héritage" qui ne pouvait pas aller à n'importe qui.

Si pour une raison ou une autre (épidémie, inondation, terre gelée etc...) quelqu'un qui n'avait pas droit de sépulture devait être enterré dans l'église le prêtre en rédigeant l'acte signalait cette exception et précisait que cela ne serait pas valable à l'avenir pour d'autres membres de la même maison .

Peut-être (ce n'est qu'une hypothèse que je vous suggère) que votre défunt qui est dit "honorable" n'avait pas personnellement le droit d'être enterré dans l'église (cela semble être le cas,si je lis bien) mais qu'une somme a été versée qui ramène le droit aux droits qui concernent tous les héritiers de sa famille qui pourront être ainsi enterrés avec lui.
Encore une fois c'est peut-être une explication.
Essayez de trouver la coutume locale et voir si comme en Chalosse la place dans l'église, dans le cimetière étaient complètement déterminée par la coutume (qui en 1730 est écrite presque partout en France et diffère à quelques lieues de distance).

Je joins un article de M. Dubedout sur les inhumations dans les églises et les coutumes dans les Landes pour que vous puissiez voir si il y a quelque chose de semblable en Ille et Vilaine : http://dzt-isto.chez-alice.fr/28_voisi.htm

Cordialement
Dominique

[novice]

Plusieurs ancêtres de mon mari résidant dans le Lot ont été inhumés dans l'église . J'en ai trouvé la mention dans les actes de décès ou dans les testaments , dans ce dernier cas il est précisé que la personne demande à être inhumé dans le "tombeau de ses prédécesseurs ": Quelques exemples :
- Toinette Aleyrangues dite "honeste fille" dans son CM (veuve de Pierre Coulon, gentilhomme verrier) teste ainsi en 1727 (je n'ai pas l'acte de décès en raison de lacunes dans le BMS de la paroisse .)
- Jean Glédines , laboureur, teste en 1712, il est indiqué "que son corps soit inhumé au saint sanctuaire de l'église paroissiale"
- Marguerite Merele (x Jacques de Linars, bourgeois) teste en 1741 (elle décède 2 jours après) formule le même souhait. Son acte de décès ne précise pas comment elle a été ensevelie
- Pierre Frégeac, qui est dit travailleur , célibataire âgé de 21 ans ,teste en 1743 formule le même souhait (il envisage de quitter la région )
Cordialement
Marcelle

[sraux34]

Effectivement, si je m'en tiens au registre de la même année, les autres inhumations sont mentionnées comme s'étant faites dans le cimetière.